Les bases de l’apiculture

L’apiculture est une pratique millénaire qui consiste à élever des abeilles pour leur miel. Petit à petit et selon les régions, les apiculteurs ont également trouvé des utilisations à leur cire, au pollen sous différentes formes, à la gelée royale, et au venin. Dans certains pays, le couvain est également consommé.

entrée et sortie des abeilles de la ruche
Abeilles à l’entrée de la ruche

L’apiculture est de plus en plus populaire auprès d’un public renouvelé. On trouve bien sûr les amateurs de jardinage, qui souhaitent que leurs fruitiers, leurs légumes et leurs fleurs soient pollinisés. Il y a aussi des personnes soucieuses de l’environnement, qui souhaitent, grâce à l’apiculture, participer à la préservation des abeilles, et des plantes qu’elles pollinisent ; c’est tout un écosystème qui gravite autour de cet objectif environnemental. Sans doute le plus grand nombre d’apiculteur est représenté par les amateurs de miel bien sûr bien sûr, qui trouveront plaisir à produire leur propre miel, inculquer une valeur familiale, et observer leurs amies dans leur travail quotidien.
Dans cet article, je vais vous expliquer les bases de l’apiculture et pourquoi cette pratique est importante pour l’environnement.

Les bases

L’apiculture est une pratique agricole qui consiste à élever des abeilles dans des ruches pour leur miel et parfois d’autres produits de la ruche (pollen, cire, gelée royale essentiellement). Il existe de nombreuses espèces d’abeilles. La plupart sont solitaires et ne produisent qu’une infime quantité de miel pour leurs larves.

abeille solitaire
abeille non mellifère d’Europe

D’autres races d’abeilles sont « juste » les abeilles mellifères d’autres pays : Apis cerana en Inde, Apis dorsata en Asie,

Apis mellifera est l’abeille dite domestique, qui produit le miel consommé dans la plupart des pays où elle est installée. On distingue plusieurs sous espèces d’Apis mellifera, comme :

  • apis mellifera mellifera (France, Belgique…), l’abeille noire, qui est notre abeille endémique en France.
  • apis mellifera ligustica (Italie), douce, productive, adaptée aux climats chauds et tempérés. Elle est très répandue (Europe, Amérique, Australie…) car douce, populeuse, productive, malgré peu de provisions hivernales. Elle est très jaune de couleur.
  • apis mellifera caucasica (Caucase), apte aux climats rudes, elle stocke beaucoup de provisions hivernales et produit beaucoup de propolis. Elle est aussi réputée pour avoir une longue langue, qui lui permet de butiner certaines fleurs aux longues corolles (trèfles, luzernes…)
  • Apis mellifera carnica (sud de l’Autriche), appelée aussi « caniole », réputée précoce, douce, et essaimeuse.
  • l’abeille dite « buckfast »… qui est un produit de l’homme ! Après une sévère épidémie d’acariose en Angleterre, Frère Adam (1898-1996), alors moine à l’abbaye de Buckfast, s’est missionné pour recréer le monde apicole anglais. Il a croisé les reines anglaises avec des mâles italiens, puis de sélection en sélection sur des critères de douceur, peu essaimeuse, très productive, et sur des critères actuels de résistance aux maladies (véhiculées par varroa en tête). Elle est devenue l’abeille préférée de nombreux apiculteurs, malgré sa capacité à devenir tellement populeuse rapidement qu’elle essaime finalement souvent, et qu’elle réclame une surveillance l’hiver, quand elle a tendance à beaucoup consommer de provisions.

Aujourd’hui, en dehors des professionnels et/ou des sélectionneurs, la plupart des abeilles présentes sur le territoire français sont hybridées. Avec plus ou moins de chance (sic!), les abeilles peuvent montrer un caractère prédominant d’une aïeule ou une autre.

Notons que si les races « pures » démontrent des caractères typiques, à mes yeux les plus intéressantes sont les F2 ou F3 (1er ou 2ème croisement , seules les F1 sont « pures »), qui combinent les atouts des leurs pairs (productivité tout à fait correcte, douceur correcte, hivernage correct, etc), sans aller dans les extrêmes et leurs inconvénients (par exemple : une colonie qui produit une très forte population aura rapidement tendance à essaimer).

abeille apis mellifera sur papaver
Abeille hybridée, à l’abdomen jaune (ligustica?) et noir (mellifera?)

Les abeilles sont des insectes très sociaux qui vivent en colonies organisées. Dans une ruche, il y a une reine, des ouvrières et des mâles, les faux-bourdons. On parle des différentes castes dans une ruche.

Il y a

  • la reine : c’est la seule abeille qui pond, c’est donc la mère de toutes les abeilles de la ruche.
  • les ouvrières : ce sont toutes les abeilles de la ruche. Une partie d’entre elles a en charge des tâches à l’intérieur de la ruche, telles que nourrir les larves, nourrir la reine, transformer le nectar en miel, fabriquer les alvéoles de cires… Et dans l’autre partie des ouvrières, ce sont les butineuses, que l’on voit communément sur les fleurs.
reine et sa cour sur cadre neuf
Reine et sa cour. on voit des abeilles noires, des noires et jaunes, témoins de l’hybridation de la population
reine des abeilles, marquée (jaune), prête à pondre, entourée de sa cour (ruche vitrée)
Reine de ma production dans une ruche de fécondation vitré. Toujours entournée de sa cour, elle s’apprête à pondre
  • et les faux-bourdons, les mâles de la ruche et frères des abeilles. Ils représentent environ 10% de la population de la ruche, et ne sont présents que l’été. Ils ressemblent aux abeilles, de taille et de coloration similaire à celle des abeilles.

(photo de faux bourdon à venir)

Attention à ne pas confondre les faux-bourdons, mâles abeilles, avec les « vrais » bourdons (de la race des Bombus)

bourdon (bombus) couvert de pollen
Bombus confusus, ou bourdon commun. Il est reconnaissable à ses 2 bandes jaunes sur l’abdomen.

Les produits de la ruche

Le miel est produit par les abeilles à partir du nectar des fleurs. Les ouvrières récoltent le nectar et le stockent dans leur jabot, où il est mélangé à des enzymes. Les abeilles stockent ensuite le miel dans des cellules de la ruche, où il est mûri grâce à sa déshydratation (80% d’eau dans le nectar, et seulement environ 18% d’eau dans le miel). Le miel est conservé pour une utilisation future (disette, pénurie de fleurs, météo défavorable : pluie, froid…). Quand il est « mûr », les abeilles le protège avec un opercule de cire. La cire est produite par les abeilles pour construire les cellules de la ruche, où les abeilles stockent le miel, le pollen, et élèvent les larves. Le pollen est récolté sur les étamines des fleurs, transporté dans les « corbeilles » sur les pattes arrière des abeilles butineuses, puis stocké sous forme de « pain de pollen » dans la ruche, en périphérie de la ruche et autour du couvain de larves dont il est la nourriture principale.

abeille apis mellifera sur saule marsault, elle récolte le pollen qu'elle stocke dans ses corbeilles à pollen sur les pattes
Apis mellifera sur saule marsault, récolte de nectar (stocké dans le jabot) et de pollen (amalgamé dans la corbeille à pollen de la 3ème paire de pattes)

Pourquoi l’apiculture est importante pour l’environnement

Tout d’abord, les abeilles sont des pollinisateurs essentiels. Elevées par les apiculteurs, leur état de santé est surveillé et pris en charge par les Hommes. D’une manière, elles sont les meilleures représentantes de tous les pollinisateurs. Malheureusement, les abeilles solitaires, les bourdons, souvent spécifiques d’une seule flore, meurent souvent dans l’indifférence…
Les abeilles collectent le nectar des fleurs pour produire du miel, mais en faisant cela, elles transportent également le pollen d’une fleur à l’autre, ce qui permet aux plantes de se reproduire. Les plantes ont besoin de pollinisateurs comme les abeilles pour produire des fruits et des légumes. Sans les abeilles, de nombreuses plantes seraient incapables de se reproduire, ce qui aurait un impact négatif sur le contenu de notre assiette !

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