Introduire une (nouvelle) reine

Ca y est ? Vous vous êtes lancé dans l’élevage ?
Vous avez récupéré une cellule royale dans une ruche en cours de remérage ou sur le point d’essaimer, et une reine en est sortie dans vos mains ?
Ou vous venez de recevoir votre précieux colis contenant quelques reines ?

introduire une reine
Introduire une reine demande de l’observation

Je vous partage les techniques qui m’ont réussie, et mes échecs pour introduire une reine dans une nouvelle colonie !

Je vous invite à vous référer si besoin au vocabulaire en bas de page, notamment pour les mots dotés d’un astérisque *.

Cas des « cellule royales prêtes à naître »nées !

Un cas un peu particulier de l’introduction de reines vierges : Il concerne les cellules royales qu’on pensait introduire prêtes à naître, mais les reines sont finalement nées avant la date prévue (soit une erreur de calendrier, soit un greffage un peu gros).

Dans tous les cas, vous aurez bien mis vos cellules en bigoudi dès qu’elles sont été operculées (sauf stade 10è et 11è jour !).

Bigoudi posé sur un porte-cupule (on devine une cupule à l’intérieur)
(matériel que je n’utilise plus depuis que j’introduits des cellules de 3 jours)

Les cellules royales s’achètent à moindre coût (généralement mois de 1/3 du prix d’une reine fécondée), habituellement 1 jours ou 2 avant la naissance des reines (ou plus rarement en cellules de 3 jours). Les envois sont rares, il vaut mieux privilégier l’enlèvement sur place (ne serait-ce qu’à cause des délais et des conditions d’envoi).

Préparation de la nouvelle colonie

Assurez-vous que la nouvelle colonie est orpheline, et qu’elle a suffisamment de nourriture et de ressources pour permettre aux abeilles de prendre soin de la nouvelle reine.

Concernant l’orphelinage* (voir vocabulaire en haut de page), la colonie peut être orpheline depuis au moins quelques heures, ou jusqu’à 5-6 jours maximum (il n’y a plus de larves pour élever, les abeilles vont être « obligées » d’accepter la reine que vous leur apportez).

En cas d’orphelinage de plus de 2 jours, vous veillerez à supprimer les cellules royales que les abeilles auront naturellement produites.

Dans tous les cas, il suffira idéalement de refaire l’opération 1 fois de retirer les cellules « naturelles » après l’introduction de votre cellule royale. En effet, votre reine introduite va forcément naître avant les autres et détruira donc les indésirables le cas échéant.

J’avoue que je ne prends pas le temps de vérifier que je n’ai pas de cellule royale naturelle sur le cadre de mes nucléi ‘1 cadre’.
C’est un compromis que je fais, car j’ai plus d’ennuis à vérifier chaque cadre sans faire de dégât, que de risquer une reine naturelle…

Vous pouvez mettre une lichette (proportionnelle) de sirop stimulant (sirop 50-50 max) pour leur faciliter la vie, mais je ne recommande pas du tout de nourrir lors de miellée.
Il est tout au contraire indispensable de nourrir lorsque vous introduisez votre reine lors d’un trou de miellée, par exemple à raison de 0,5L à 0,75L de sirop 50-50 tous les 2 (ou 3) jours pour une ruchette sur 2 ou 3 cadres de couvain. Et ce jusqu’à une nouvelle miellée !
Adaptez le volume de nourrissement au volume de la colonie. Le sirop doit être consommé en moins d’une journée.
Si les abeilles ne prennent pas le sirop, jetez-le, et contrôlez la colonie.

Choix d’une cellule royale

Vous devez introduire une cellule royale saine et bien formée, issue d’une colonie saine. Évitez les cellules royales qui ont été endommagées ou qui ont été exposées à des conditions extrêmes (chaud, froid, trop sec, trop humide, trajet trop long…).

Les cellules royales sont particulièrement vulnérables entre le 10è et le 11è jour lors des premiers stades de la nymphose. C’est le moment où il ne faut quasiment pas les manipuler, ne pas les choquer, etc. Je pense même que les vibrations dans la voiture peuvent leur être fatal.
N’utilisez donc que des cellules de 3 jours (encore ouvertes, elles sont sur le point d’être operculées), ou des cellules prêtes à école (au 14 ou 15è jours, on peut voir la reine bouger par transparence en regardant vers le soleil (rapidement, protégez vos yeux et votre reine))

Préparation de la cellule royale 

Assurez-vous que la cellule royale est intacte et qu’elle n’a pas été endommagée pendant le processus de prélèvement. 
Évitez de toucher la cellule royale avec vos doigts tant elle est fragile. Saisissez-la plutôt par la cupule.
Vous utiliserez évidemment des gants fins et propres (la base des Bonnes Pratiques Apicoles !) ou des mains propres, jusqu’à avoir mis la cellule dans son protège cellule (voir ci-dessous).

Le protège-cellule

Cette opération se faisant encore sans abeille, vous pouvez travailler sans gants afin d’être encore plus minutieux.

Une fois arrivé au rucher, vous avez votre cellule dans les mains, et une ruchette (nucléus) vide à proximité, introduisez la cellule dans le protège cellule (quel que soit son stade), ou entourez la cellule d’une bande de papier d’alu de environ 1cm de large, en laissant bien accès à la pointe. Cet accès va permettre aux abeilles de nourrir une cellule de 3 jours, de s’habituer à l’odeur, et de laisser naître la reine le moment venu.

Introduction de la cellule royale

Insérez la cellule royale dans la nouvelle colonie en l’accrochant délicatement entre deux cadres dont au moins 1 contient du couvain. Assurez-vous que la cellule royale est suspendue verticalement, la pointe vers le bas, et qu’elle ne bouge pas.

Certains dispositifs permettent d’enfoncer le protège-cellule dans le cadre. Vous placerez la cellule dans ou autour du couvain (tant pis si vous sacrifiez quelques larves au passage, « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs« ).

Surveillez la colonie aux bons moments

Faites un calendrier

Ne dérangez pas la colonie inutilement. Vous risqueriez d’abîmer la cellule royale, de déranger la reine vierge, ou autre…

Je vous recommande d’avoir pris des notes, afin de savoir vos prochaines étapes !
Vous avez peut-être créé une fiche de suivi de ruche ou une fiche dédiée à l’élevage de reine . Sur ces notes vous pouvez remettre un petit tableau du cycle larvaire de la reine, toujours bon à rappeler !

Et vous indiquez :
Provenance de la cellule/reine (cellule/reine achetée chez Stellie, des Ateliers d’apiculture)
Date d’introduction (le 05 mai 2023 – jour larvaire n°7)
Stade d’introduction (cellule de 3 jours)
(à calculer) Date de ponte (introduire une cellule de 3 jours le 5 mai implique que l’œuf a été pondu le 29 avril)
(facultatif) Date de greffage (intéressant surtout si greffage-maison) (introduire une cellule de 3 jours le 5 mai implique que la larve a été greffée le 2 mai)
Date de naissance prévue ➡ date de vérification de la naissance (un œuf pondu le 29 avril va naître 16 jours après : le 14 mai) ➡ vérifier la naissance en récupérant le protège-cellule et en vérifiant la bonne désoperculation de la cellule entre le 15 et le 17 mai par exemple (en évitant les jours possibles de vol de fécondation)
Date à laquelle refaire une vérification/destruction des cellules naturelles : LA date à ne pas toucher est : 10-11è jour, je fais donc ma vérification soit avant ou après ! (je n’y touche pas les 8-9 mai, je vérifie le 6 ou le 11 pour ne prendre aucun risque)
Date de fécondation prévue (pour savoir encore quand on n’y touche pas 😉) (une reine née le 14 mai va être fécondée 5 à 7 jours après : vers le 19-22 mai)
Date de ponte probable/certaine (une reine née le 14 mai va être en ponte 10 à 15 jours après : probable vers le 24 mais, mais devrait être certaine vers le 29 mai)

Notez que selon la météo, tout peut prendre encore 5 ou 7 jours de plus. Au delà, si vous ne voyez pas de ponte, la fécondation risque d’être mauvaise (spermathèque* pas assez pleine)…

Suivez scrupuleusement votre calendrier

Pendant quelques semaines, il convient de vérifier qu’il y a toujours de la ponte. Inutile d’ouvrir toute la ruche, tirez simplement un cadre au centre de la colonie, et jetez un rapide coup d’œil. Il arrive que certaines colonies excessivement rebelles, laissent la reine pondre quelques temps, puis la remplacent, générant la perte de matériel génétique au passage. C’est gênant mais sans plus (vous ne perdez qu’une génération), par contre, je vous invite à refaire un tableau pour accueillir la nouvelle reine, vérifier sa naissance, sa ponte, etc.

Vous vérifierez toujours que les apports de nourritures sont suffisants en provenance de l’extérieur, ou en faisant des apports de complément.

L’introduction d’une cellule de 3 jours ou d’une cellule prête à éclore est très similaire. Le choix de la méthode, à mes yeux, tient plus de la facilité à gérer des cellules de 3 jours, que des reines prêtes à éclore. Ce n’est pas non plus le même roulement au sein de la colonie éleveuse. Voir les articles sur l’élevage de reines ici et .

Préparation de la nouvelle colonie

Je vous recommande un nucléus de petite taille, et orphelin depuis 1 ou 2 jours. Les abeilles sont moins agressives quand elles sont moins nombreuses. De plus, si elles se sentent vraiment orphelines depuis plus de 24h, elles devraient mieux accepter une nouvelle venue.

Vous tâcherez au mieux d’avoir éliminé les butineuses de l’équation, ce sont les plus enclines à virer votre nouvelle reine. Pour cela, il « suffit » de charger le nucléus en jeune abeilles, et de le placer à un nouvel endroit non loin de là. Si vous le laissez par exemple dans le même rucher que la ruche pourvoyeuse d’abeilles, les butineuses pourront retourner à leur ruche d’origine. Mais vous risquez aussi de perdre beaucoup d’abeilles qui retourneront à cette ruche d’origine… C’est un compromis à choisir avec vous-même !

Vous veillerez à ce que les abeilles aient assez de provisions, qu’une miellée soit en cours, sinon vous les nourrirez.

L’ancienne reine

Idéalement, vous introduisez votre reine dans un essaim artificiel orphelin depuis plusieurs heures (technique en cherchant la reine, et sans la chercher).

Si vous voulez remérer une ruche qui a déjà une reine, il faut retirer la reine de la manière que vous voulez (voir article correspondant).
Si vous souhaitez changer de reine, c’est certainement que celle en place possède trop de défauts (agressivité, propension à l’essaimage, reine âgée, sensibilité aux maladies…). Il convient donc malheureusement de mettre un terme à la vie de cette reine.
Pour les âmes sensibles, une abeille ne se relèvera pas de quelques jours dans le congélateur par exemple. (Ca évite toujours de l’écraser)…

Vérifiez l’acceptation

Quelle que soit la reine que vous allez introduire (voir plus loin : reine vierge VS reine fécondée), il va falloir laisser en paix vos abeilles quelques jours (2 ou 3).

Vous vérifierez au bout de 48h à 72h que votre reine a bien été acceptée, vous devrez trouver son « introducteur » (quel qu’il soit) vide.

Il est encore un peu prématuré de visiter la ruche.

Introduction d’une reine vierge

C’est à mes yeux l’introduction la plus risquée et la moins intéressante… 1.Vous ne gagnez rien par rapport à l’introduction d’une cellule royale. 2.Vous risquez une moins bonne acceptation par les abeilles. Et 3. il y a autant de risques pour la fécondation qu’avec une cellule…

Il est important de noter que l’introduction d’une reine vierge dans une nouvelle colonie est un processus délicat et qu’il est important de suivre les bonnes pratiques apicoles pour assurer le succès de l’introduction et la santé de la nouvelle colonie.

Introduction en cellule de renaissance

Lorsque la reine vient de naître, il peut être intéressant de l’introduire dans une cellule de renaissance. Le principe est de fermer une extrêmité d’un petit tube en plastique. Pour cela on utilise un très fin couvercle de cire sensé mimer l’opercule d’une cellule royale. La reine est enduite introduit dans un tube, et le bouchon est refermé derrière elle.

Les abeilles orphelines vont donc voir « émerger » cette nouvelle reine d’une pseudo-cellule-royale.

J’ai tellement peu utilisé ce système que je ne saurais vous dire son succès…

Introduction en cagette de transport

L’introduction se passe comme avec une reine fécondée (voir ci-dessous).

Les phéromones d’une reine vierge étant tout de même très différentes de celles d’une reine fécondée, j’avoue ne pas avoir confiance dans cette méthode.

Autre mode d’introduction

Certains apiculteurs trouvent du succès en introduisant la reine engluée de miel.

D’autres la font entrer par l’entrée de la ruche pour mimer un retour de vol de fécondation (cette technique est également pratiquée avec des reines fécondées)

Avantages et inconvénients

On note que les reines viers sont de moindre coût. Mais c’est à mes yeux le seul avantage !

Elles sont malheureusement aussi plus difficile à introduire à cause de leur manque de phéromone.
Le délais pendant lequel elles ^peuvent/doivent être introduites est court. Vous ne devez pas rater la date à laquelle est doit faire son vol de fécondation. Entre son 3è jour (j’ai vu des traces de fécondation sur une reine de 3 jours), etle 8ème jour, la reine doit être dans sa colonie et pratiquer quand elle veut/peut son vol de fécondation.
Elles doivent donc encore passer cette épreuve du vol de fécondation.
Si vous la marquez, vous risquez d’en faire une cible de choix pour un oiseau gourmand. Si vous ne la marquez pas, vous aurez du mal à savoir si c’est bien la reine introduite qui a été acceptée dans votre ruche (des cas de dérive de reines ont déjà été répertoriés).

Une fois introduite, il faut maintenant attendre qu’elle se fasse féconder. Puis qu’elle ponde… L’affaire de 10 ou 15 jours (encore).

En cas de problème

Que votre reine ne revienne pas de son vol de fécondation, ou simplement qu’elle ne soit pas acceptée, vous aurez bien grand mal à démêler ce qui a bien pu se passer.

Vous pouvez immédiatement remplacer la reine disparue.
En fonction de la disponibilité en couvain dans la colonie, il faudra envisager d’importer un cadre d’une autre ruche. Il devra rester assez d’abeilles pour s’occuper de la colonie lorsque la nouvelle reine sera en ponte. Et jusqu’à ce que la nouvelle génération naisse.
Mais en introduisant encore des abeilles étrangères, cela se fait encore au dépend d’une éventuelle introduction d’une reine vierge.

Introduction d’une reine fécondée

La problématique principale avec une reine fécondée, reste là aussi sa survie. Mais je trouve que l’enjeu est financier, en plus du gain de temps par rapport à une cellule royale ou une reine vierge.

En 2023, les prix varient en moyenne pour une reine fécondée, entre 15€ (tout venant), et 50€ (F1 buckfast en envoi rapide).
Remarque, je n’ai pas encore évoqué le cas des reines inséminée. Si ce n’est leur très haute valeur financière(100 à 500€), ça reste une reine fécondée, à introduire avec la meilleure méthode (présentation ci-dessous).

Introduction « sauvage »

C’est évidemment la solution la plus risquée. Elle consiste à introduire une reine dans une ruche orpheline.

Certains prennent la solution de l’engluer de miel. Les abeilles vont alors la nettoyer dès son retour dans la ruche, l’acceptant alors.

Certains préfèrent introduire la reine par l’entrée de la ruche. Ceci dans le but de mimer un retour de vol de fécondation, et tadaaaa une nouvelle reine !

Vous trouverez aussi à l’occasion tout un tas de recette plus ou moins farfelues…
Huiles essentielles pour brouiller l’odorat des ouvrières et les phéromones de la reine. Tout le monde y’ sent pareil ! (attention, certaines HE peuvent être irritantes, toxiques… Je ne m’y risquerais pas sans un bagage sérieux dans la connaissance et la pratique de l’utilisation des HE)
Nitrate d’ammonium pour passer incognito. #amnésiecollective (Soyez toutefois rapide avec le nitrate d’ammonium, tant dans votre manipulation, qu’à déguerpir ensuite. Elles apprécient moyennement la blague ! Mais pourquoi pas avec des abeilles agressives ? ).

Bon, vous l’aurez compris, c’est rapide, mais risqué !

Notez que plus le volume d’abeilles est petit, plus il est susceptible d’accepter une reine venue de nulle part.

Introduction en cagette de transport

C’est la méthode d’introduction classique, souvent préconisée par les vendeurs.

Il s’agit de retirer la languette d’accès au candi, puis de suspendre la cagette de transport contenant la reine entre deux cadres. Vous choisirez de la placer de préférence entre 2 beaux cadres de couvain.

Il m’arrive parfois de recycler de cette manière une reine que j’avais mise de côté.
Ayant du mal à les zigouiller, je les garde parfois quelques jours en cagette. Je ne garde bien sûr que celles qui sont en santé, lorsqu’elles sortent juste d’une ruche « faible » et non-productive.
Cette reine étant une « non-valeur de passage », il peut m’arriver de poser la cagette sur le plancher ou sur les cadres d’un nucléus, et va !
Le fait est qu’elle survit souvent à l’opération, et est parfois revigorée de la reprise dans une plus petite colonie.

Certains vont s’appliquer à extraire les accompagnatrices avant d’introduire la reine. Ces abeilles qui ne portent ni l’odeur de la ruche, ni phéromones royales. (Gare à ne pas laisser échapper la reine dans cette opération !)

Certains vont laisser la cagette fermée 1 jour ou 2 de plus avant d’ôter les languettes vers le candi. C’est une solution à double tranchant, car il n’est pas bénéfique à une reine en ponte, d’être enfermée dans une petite cagette…

Introduction sur couvain naissant

C’est LA méthode avec la quelle j’ai 100% de réussite (même si effectivement, je n’en introduis pas tous les quatre matins).

Elle consiste à installer la reine sous une grille, sur du couvain naissant. La reine va être prise en charge par les toutes jeunes abeilles. Les autres abeilles peuvent la sentir à travers la grille. Et du fait d’abeilles qui viennent de naître, la reine va immédiatement pouvoir reprendre son cycle de ponte.

24 à 48h après l’introduction de la reine, vous pouvez aller la libérer. Dans la plupart des cas, les abeilles se seront d’ailleurs chargé de le faire en creusant un passage sous la grille.

Si vous voyez des œufs, ne soyez pas trop insistant à trouver la reine. Œufs pondus = reine présente.

Avantages et inconvénient(s)

Introduire une reine fécondée dans un essaim orphelin va vous permettre de (re)trouver la qualité d’une génétique sélectionnée.

Introduire une reine fécondée vous fait gagner environ 1 mois (!!!) sur votre calendrier par rapport à « ne rien faire ».

Introduire une reine fécondée permet parfois simplement de sauver une ruche. (Même si ça reste, à mon sens, la solution ultime lorsque « plus rien d’autre » n’est possible !)

Le seul inconvénient, c’est le prix d’une reine fécondée…
Alors allez vite voir mes articles sur l’élevages des reines !!!
La théorie et la préparation de l’élevage de reines
La pratique de l’élevage de reines
(et autres que je ne manquerai pas d’écrire à l’occasion !)

Vérifications

Quelle que soit la solution que vous avez choisie, je vous invite à tenir scrupuleusement une petite fiche de suivi (voir cet article).

Vous saurez exactement quand faire, ou ne pas faire !
– acceptation
(- vol de fécondation)
– ponte

Quand et où introduire une reine

Les techniques d’introduction de reines que je vous ai présentées sont toujours les mêmes, quel que soit votre but.

Il me semble être particulièrement intéressant de choisir la reine qu’on introduit dans un essaim artificiel. Et l’occasion des essaims artificiels est immanquablement la période où on va vouloir prévenir l’essaimage.
Pour rappel : les essaims que vous faites cette année seront les ruches (super) productives de l’an prochain !!

Mais vous pouvez tout autant faire des essaims en cours de saison pour augmenter votre cheptel, pour changer les reines des plus mauvaises ruches, etc.

Introductions « spécifiques »

Dans les colonies qui ont perdu leur reine

C’est le meilleur cas, lorsque vous vous rendez compte qu’il n’y a plus du tout de reine, ni à l’observation, ni au filtrage.

Faites bien toutes les vérifications d’usage, la moindre reine tuerait la nouvelle ! (Regardez cet article si besoin d’aide pour trouver la reine)

Remérer une colonie agressive

Certaines colonies sont agressives quoi qu’on fasse… Et l’envie de changer la reine peut nous passer par l’esprit !
Les ruches agressives sont malheureusement aussi souvent :
– celles qu’on n’a pas vraiment envie d’ouvrir !
– celles qui risquent le moins d’accepter la nouvelle venue !

Je vous propose deux solutions :

La première est de vous « armer », en doublant les épaisseurs de vêtements, et d’aller les affronter par une magnifique journée ensoleillée 😅. (Vous aurez déjà les butineuses occupées à l’extérieur).
Vous allez commencer par supprimer la reine en place. Puis introduire une nouvelle reine. Si vous êtes prêt à revenir une seconde fois, laisser la ruche orpheline quelques heures. Sinon félicitez-vous d’avoir déjà affronté « La Bête » et remplacer la garce sans délais.

La seconde solution consiste à faire autant d’essaims que possible avec l’ensemble des cadres de la colonie.
AVANTAGES :
– En plus petits groupes, les abeilles devraient être plus dociles.
– vous allez effectivement devoir introduire plusieurs reines, mais ça multiplie la probabilité d’un avoir un moins une qui va être acceptée. (Vous pourrez les regrouper par la suite si vous le souhaitez).(En prenant toutes les précautions nécessaires bien-sûr comme indiqué dans l’article)

Changer la reine d’une ruche faible

Et je mets dans la catégorie des ruches faibles toutes les colonies qui ne produisent pas, qui trainent à monter en population, qui ont essaimé…. Bref : celles qui ne vont manifestement pas produire de miel cette année (voir mes convictions sur la nécessité de sélectionner et multiplier ses meilleures ruches dans le premier chapitre de cet article !)

Pour m’y prendre, selon la taille de la colonie, je fais un ou plusieurs essaims que je place dans le volume adéquat. Puis il suffit d’introduire la reine au stade que je souhaite.



Vocabulaire

Par ordre alphabétique
* : mot qui possède une définition dans ce même lexique

Accompagnatrices : abeilles jointes à la reine dans la boîte d’expédition*. Ce sont exclusivement des jeunes abeilles, en mesure d’assurer l’apport en gelée royale à la reine.
Bigoudi : protection pour les cellules royales prêtes à naître*, ayant une forme similaire au bigoudi en coiffure. Protège la cellule, et protège la reine d’une naissance prématurée.

Boîte d’expédition : petite boîte en plastique plus ou moins grillagé, servant à l’expédition des reines fécondées (voire des reines vierges également). Elle possède une partie avec une réserve de candi, une languette escamotable du côté du candi, et une zone pour la reine et une dizaine d’abeilles accompagnatrices*.
La plupart des systèmes ont un anneau pour suspendre la cagette entre 2 cadres.

La boite d’expédition est aérée, elle possède 2 compartiments,1 languette détachable dans le compartiment alimentation, et un anneau

La grille d’introduction sur couvain naissant : dispositif permettant l’introduction d’une reine fécondée en quelques jours, elle peut commencer sa ponte et est rapidement acceptée par le couvain naissant.

Cellule de renaissance : petit dispositif en plastique à fermer par une mince épaisseur de cire, à vocation de mimer une cellule royale. Matériel dans lequel vous pouvez introduire une reine vierge et créer une 2ème émergence artificiellement.

Cellule de renaissance pour reine vierge

Greffage : action qui consiste à prélever une larve d’abeille, de moins de 24h, et de la déposer dans une cupule, pour devenir une reine.
Orphelin : se dit d’une population d’abeilles qui n’a plus de reine. Les abeilles se sentent orphelines quelques heures après qu’elles n’aient plus de reine, elles vont alors commencer l’élevage royal et/ou accepter l’introduction d’une nouvelle reine.
Nucléi : pluriel de nucléus*
Nucléus : colonie de taille variable (mini : une poignée d’abeilles style quatronuc, apidea…, maxi : 2 ou 3 cadres de couvain sur cadres de ruche), à vocation essentielle de servir à la fécondation de la reine. Si vous utilisez des cadres de ruche, votre nucléus se transformera en ruchette, puis en ruche de production* au fur et à mesure que vous agrandirez l’espace disponible. Au départ, un nucléus est toujours orphelin*.
Reine fécondée : reine généralement sortie d’un nucléus*, et à destination d’une ruche de production*. Elle a déjà effectué son vol de fécondation, et est en ponte depuis quelques jours (idéalement 7 à 15 jours afin d’avoir vérifié qu’elle produit un couvain homogène et sain ➡ Article sur les maladies des abeilles). Elle est née depuis 7 à10 jours (soient 3 à 4 semaines après le greffage/l’orphelinage*)

Reine fécondée : reine généralement sortie d’un nucléus*, et à destination d’une ruche de production*. Elle a déjà effectué son vol de fécondation, et est en ponte depuis quelques jours (idéalement 7 à 15 jours afin d’avoir vérifié qu’elle produit un couvain homogène et sain ➡ Article sur les maladies des abeilles). Elle est née depuis 7 à10 jours (soient 3 à 4 semaines après le greffage/l’orphelinage*)

reine fécondée, à l’abdomen long et gonflé

Reine vierge : reine née et n’ayant pas encore réalisé son vol de fécondation. Elle ne pond donc pas encore. Son abdomen est de taillé réduite (spermathèque* vide)

reine vierge, à peine plus grosse qu’une abeille

Ruche de production : ruche et colonie destinées à la production généralement de miel. A distinguer de : ruche à mâles (pour l’insémination artificielle des reines), ruche à gelée (royale) (ruche possédant une colonie réputée et choisie pour sa production de gelée royale), ruchette (petite colonie en train de grandir), nucléus*, et j’aime sortir du lot toute ruche faible qui ne produira donc pas (ruche de production « déclassée »).
Spermathèque : poche où la reine stocke le sperme des mâles l’ayant fécondée lors de son vol de fécondation*.
Vol de fécondation : période sur quelques jours de beaux temps, où la reine va sortir de la ruche et aller se faire féconder. La reine effectue 1 à 3 vols de fécondation, aux cours desquels plusieurs mâles vont s’accoupler et remplir la spermathèque* pour l’ensemble des années à venir.

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