Me voilà partir dard-dard dans mes articles, à fond dans mes idées… Que j’en oublierais presque de vérifier que tout le monde est bien monté dans le train de cette saison apicole 2023. Il est grand temps qu’on parle chiffons… et de matériel de rucher !
Attention ! Spoiler ! C’est un gros article qui s’adresse essentiellement aux personnes qui débutent totalement l’apiculture, qui ont besoin de s’équiper, et aux curieux qui envisagent de changer éventuellement de matériel s’ils trouvent mieux 😉
Etat des lieux journalistique
Un petit point parce que c’est super important 😉
En ce jeudi 13 avril, la météo est venteuse. Les nuages et les averses alternent avec quelques rayons de soleil…
Je me faisais la remarque encore ce matin, que j’aurai peut-être pu, ou dû, faire mes visites de printemps sans attendre…
Les pissenlits sont en pleine fleur, les colza n’en sont pas loin… Pourtant, on n’atteignait pas les 10°C par chez moi à 14h.
Il a bien fait doux dimanche dernier, et peut-être d’autres dates…
C’est un choix que j’ai fait, d’attendre une chaude journée, pour prendre mon temps au milieu de mes ruches, sous un soleil printanier… Le petit luxe de l’apicultrice qui n’a plus 250 ruches à visiter !

Il va cependant sans dire que faire mes visites trop tard m’expose à trouver des ruches sur le point d’essaimer (ayant fait les passages nécessaires pour vérifier les provisions, je ne crains pas les mortes de faim)...
Ca reste pas terrible pour qui prétend vouloir doubler son cheptel !
Mais le choix est fait, les dés sont lancés !
L’avantage quand il fait une douce température, c’est que le couvain ne se refroidit pas si je prends un peu de temps sur une ruche.
De quoi on a vraiment besoin en apiculture
Soyons concis dans le chapitre !
Vous avez la plus totale liberté de dévaliser votre magasin de matériel d’apiculture préféré !
Autant de fois que vous le voulez !
Je voudrais juste m’attacher ici, au matériel qui à mes yeux, est d’abord indispensable, d’autre part au matériel utile, et enfin à ce qui peut trouver sa place dans ma caisse d’outils ou dans ma voiture*, le petit plus que j’apprécie.
*D’ailleurs, dans l’absolu, une voiture n’est pas non plus indispensable. Quant à la caisse où je rassemble mes outils, elle, elle est quand-même très utile !
Les outils indispensables à l’apiculteur
La vareuse
En dehors de la chasse aux essaims, que je me suis déjà vue faire en plein centre-ville de Reims, pantacourt-tee-shirt, en haut d’une petite échelle de pompiers, je recommande une vareuse, une vraie, sans trou !
Il existe une foule de modèles : le « haut » seul, le haut et le pantalon séparés, la combinaison intégrale, la version aérée, la version avec chapeau, la version avec arceaux (celle qui décoiffe moins !), celle qui s’enfile par la tête, celle qui a une fermeture éclair…
Toutes avec un nombre variable de poches, plus ou moins fermables. On trouve essentiellement des poches à scratch, fermeture éclair, ou poche « kangorou » sans système de fermeture.
Je n’ai pas la patience d’enfiler une combinaison, donc depuis toujours je n’utilise que le « haut » de vareuse avec un voile-chapeau intégré (c’est souvent le modèle le moins onéreux, même si depuis je suis passée à un modèle avec 2 poches kangourou et 1 petite poche à fermeture éclair (pour les posca et le petit matériel, qui ont la fâcheuse tendance à se faire la belle 🤣 ))… Aussi, oui, mes jeans se font souvent coller à la propolis à un moment ou un autre dans la saison.
Quand j’ai commencé, et pendant peut-être les 3 premières années environ, j’avais cependant toujours une cote par dessus mes vêtements.
J’ai aussi gardé cette cote (qui me faisait quand-même parfois mourir de chaud !) le temps que mon système immunitaire me permette de ne quasiment plus réagir aux piqûres d’abeilles.
Longueur du dard : environ 3mm …
Epaisseur d’un jean : 1mm (Aïe aïe aïe !!!🤕🤕🤕 )
Epaisseur d’une cote : 1mm
Epaisseur l’air entre les tissus du jean et celui de la cote : 0 à 10mm (entre aïe 🤕 et même pas mal 😐 )
Donc habits + cote + haut de vareuse avec voile-chapeau intégré !!!
( 😄 )
MON CONSEIL VAREUSE :
Choisissez celle qui vous plaît.
Celle qui vous rassure vis-à-vis des piqûres.
Celle que vous aurez plaisir à enfiler.
Celle qui sera pratique.
Et celle qui rentre dans votre budget !
Notez idéalement de la changer tous les ans, sinon tous les 2 ans en moyenne. (je n’ai pas trouvé de technique idéale pour la laver, un arceau de chapeau a déjà déglingué le joint de ma machine à laver… Vous aurez plaisir à commencer l’année tout-beau-tout-blanc et… exempt de germes de l’année précédente, incrustés dans le tissus ! )
Le lève-cadres et l’enfumoir
Je les mets ensemble, car qu’il vous manque l’un, ou l’autre, et vous pourrez retourner les chercher !
Lève-cadres
Il existe aussi plein de lèves-cadres… Avec pince, avec crochet, « multifonction », un modèle « éperon », certains sont coudés dans la largeur, d’autres dans la longueur….
Je ne jure que par le lève-cadres « américain », sorte de méga couteau-(pas)-suisse, d’une vague ressemblance à un tournevis, coudé dans la largeur, et croisé armededestructionmassive. Il fait marteau, cure-ongle, coupe-candi, tapette à frelon (si on ose s’approcher suffisamment), gratte-propolis, gratte-ponts-de-cire, gratte-tes-grilles-à-reine… Il est même assez coupant pour se blesser (j’ai testé…).
En 15 ans de pratique, je déplore deux « décès » :
– le premier (un rouge pourtant) que je n’ai jamais retrouvé, égaré dans le stress du jour où on m’a volé pour la première fois 2 de mes ruches…. (oui… ça retourne ce genre de chose… 😵)
– le second, qui a plié quand son utilisateur d moment a forcé….
Bref, si on le garde pour ce à quoi il est sensé servir, c’est du costaud !
ASTUCE LEVE-CADRE :
Attachez une grosse ficelle (ou ce que vous voulez de voyant) dans le petit trou (qui sert à ôter les clous ! Je vous dis que cet outil est le plus polyvalent !). Comme vous l’oublierez un jour ou l’autre sur le toit d’une ruche, qu’il tombera un nombre incalculable de fois de votre poche… Vous aurez plus vite à chercher une ficelle colorée plutôt qu’un lève-cadre à la peinture écaillée..
Les personnes les moins habiles à utiliser ce lève-cadre pourront utiliser une pince à cadres (combinée ou non) à la place ou en complément d’un lève-cadres américain, pour lever les cadres (oui, ça reste sa fonction première !).
Enfumoir
Pour l’enfumoir, c’est la même chose, plein de modèles !
Les deux principaux sont :
-L’enfumoir américain, avec un chapeau conique
-L’enfumoir italien, avec un chapeau arrondi

Avec des options de pompage automatique, différentes tailles et matériaux de soufflets, différentes tailles du volume de l’enfumoir aussi ! (Ils sont généralement différenciés par le diamètre de leur cylindre)
On les aime en acier inoxydable, ça évite notamment les métaux trop déformables et qui se fragilisent à la chaleur…
Pour mes petits bras musclés qui ont autre chose à porter qu’un enfumoir avec un gros soufflet à actionner, j’ai choisi le seul modèle disponible en diamètre 80mm, un italien, qui me fait environ 2 saisons (mais 1 enfumoir ne faisait qu’1 seule saison quand j’avais 250 ruches).
Ce petit modèle a l’inconvénient majeur de faire moins de fumée qu’un gros, mais il correspond simplement mieux à mon besoin global aujourd’hui (et mon souhait de ne pas trop me fatiguer avec un enfumoir…).
MON CONSEIL ENFUMOIR :
Prenez pour commencer un « moyen » (100mm), du style qui vous plaît. Si vous hésitez franchement, prenez les 2, vous serez toujours content de trouver celui de secours quand il sera arrivé une bricole au premier (ou pour juste lui piquer son soufflet !) (le scotch sur le soufflet n’étant généralement pas franchement une solution dans le temps ! ni l’enfumoir un outil dont on peut se passer).
Il vous faudra également du combustible pour cet enfumoir, et un système d’allumage.
Il existe tant de méthodes que je vais me contenter de vous donner la mienne : 100% granulés de bois, allumage au chalumeau (ça prend 5 minutes).
Mes autres expériences : intoxication avec des aiguilles de pin (nausées, vertiges…). Et bien malade aussi avec du foin. Après, vous faites comme vous voulez.
Ce qui est indispensable : que votre enfumoir dispense en quantité suffisante de fumée blanche et froide. Et aussi inodore que possible !
N’importe quel système peut convenir, certains pays utilisent d’autres systèmes… A vous de voir.
Vous éviterez évidemment pipe, tabac, etc… pour leur côté pas franchement « inodore » n’est-ce pas !
Les gants
En cuir, ils sont agréables à porter… Mais difficiles à nettoyer (et je pense plutôt à la loque qu’à des résidus de propolis).
En latex avec des manches tissus, ils se lavent mieux, mais sont plus rigides que des gants en cuir, ce qui rendra vos manipulations plus « gauches ».
MON CHOIX DE GANTS :
Mes premiers gants étaient latex à manches, un peu trop grands mais il y avait moins de choix « dans ce temps là » !
J’ai ensuite porté des gants en cuir pendant longtemps.
Jusqu’à ce que je découvre et que je tranche : je n’utilise désormais QUE des petits gants jetables, si possible latex, poudrés, et non stériles (disponibles en magasins de bricolage en boite de 100). J’aime moins la matière nitrile, je la trouve moins élastiques.
Je recommande de prendre, là encore, la paire avec laquelle vous vous sentez bien. Je vous conseille d’aller physiquement dans un magasin essayer… de manipuler les cadres en vente dans le rayon d’à côté… De faire des essais avec la ruchette posée en démonstration… Soyez curieux, si vous ne cassez rien, ça devrait bien se passer !
Car même les cuirs, d’une marque à l’autre, donnent un ressenti totalement différent !
Et les piqûres avec mes petits gants en latex ? Hé bien les abeilles ne savent absolument pas « gérer » le latex ! Je ne me fais piquer que lors « d’erreur » de ma part (abeille écrasée, mauvais enfumage ou régulièrement le gant qui se troue en cours de route).
Les autres outils
De quoi marquer les reines
En général, les apiculteurs utilisent les crayons de la marque POSCA. Ils sont d’une composition qui tient bien dans le temps (pourvu qu’on le laisse un peu sécher), qui n’est pas toxique pour les abeilles, qui existe dans une multitude de couleurs, et économique (un crayon bien conservé fermé peut servir plusieurs saisons).
Il est utile de marquer ses reines pour connaître leur âge. En effet, sa 1re année, une jeune reine est « en test » et assez prolifique. La 2ème année, elle est au top, avec risque d’essaimage. La 3ème année elle se fait vieille, ses ailes sont souvent abîmées, mais elle peut encore essaimer. La 4ème année, c’est une petite mamie qui a peu de chance de pondre encore assez d’abeilles pour produire du miel…
On utilise donc un code couleur à rotation sur 5 ans (la probabilité d’avoir une reine de 5 ans étant vraiment très très mince, même si ça arrive).
blanc | jaune | rouge | vert | bleu |
2023 | 2024 | 2025 | ||
2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 |
2031 | 2032 | 2033 | 2034 | etc… |
Une pince à reine
Une fois que vous l’avez marquée, elle vous servira le temps de laisser sécher l’encre !
Elle vous servira encore quand vous ferez n’importe quelle manipulation, que vous l’aurez trouvée et que vous voulez la protéger de tout écrasement.
Du matériel d’élevage de reines
Dans ce blog, je vous partagerai mes aventures, et j’espère que cela vous donnera envie d’élever vos propres reines !
Pour cela j’utilise :
- un cadre d’élevage qui n’est qu’un cadron de mini plus nu (sans cire ni fil) ! (Vous pouvez le faire-maison avec ou sans l’ajout d’une ou 2 lattes, ou en trouver dans le commerce), pour coller les cupules dessus
- des cupules, pour greffer les larves dedans
- un picking chinois, pour prélever les larves
J’ai également pour cette activité :
- des ruchettes 5 cadres
- quelques ruchettes 1 cadres
- des nuclei : 4 ruchettes en bois pour cadrons (où les abeilles peuvent hiverner), un « quatronuc » uniquement pour faire féconder des reines
- et bien sûr une reine sélectionnée, personnellement j’ai acheté des cadrons contenant des larves « pure race » (voir article ici) et je greffe donc sur de la F1, j’ai donc essentiellement des F2 dans mon cheptel de production (et c’est suffisant pour mes objectifs)
Dans les prochains articles, on rentre se mettre au chaud ! Il reste à visiter virtuellement les locaux, et s’attarder à la miellerie !